Quoiqu'il soit devenu un élément central de la vie sociale au Maghreb, le thé à la menthe est, en fait, historiquement assez récent. On pense qu'il trouve son origine dans la volonté qu'ont eue les Britanniques de trouver, au xixe siècle, de nouveaux marchés pour le thé, dont ils avaient développé la culture dans leur empire des Indes. La fermeture des marchés slaves après la guerre de Crimée avait en effet entraîné une grave crise des débouchés.
Le thé à la menthe n'est pas seulement bu lors des repas, mais tout au long de la journée. Il est plus particulièrement la boisson de l'hospitalité. À la différence de la cuisine, faite par les femmes, le thé est traditionnellement une affaire d'homme : préparé par le chef de famille, il est servi à l'invité et ne se refuse pas.
On prête au breuvage un grand nombre de vertus, notamment toniques et digestives.
Sa préparation et son goût varient en fonction des régions du Maghreb mais, en règle générale, il est plus corsé au sud du Maroc. Dans certaines régions, on y ajoute quelques pignons de pin, de la sauge, de la verveine, du miel, de la cannelle, etc. La menthe est habituellement la menthe nanah (نعنع), commune au Maghreb. Par ailleurs, notamment en hiver quand la menthe est rare, il arrive qu'on la remplace par des feuilles d'absinthe (chiba ou ch'hiba en dialecte maghrébin), qui donnent au thé une amertume très prononcée.
Marrakech permet cette magie d arrêter le temps, le désordre,le bruit, ces rues étroites, la médina, ces odeurs de cuisine, d épices, du pain chaud et du thé à la menthe... qui ne finissent jamais vous font oublier la rapidité du monde et vous donne cette étrange impression que le temps n a aucune importance.